Une ambulance d’Urgences-Santé à Montréal – Crédit : Rian McDonald via Youtube.
Véhicule stressant, mais à la fois sauveur de vie, l’ambulance fait partie des véhicules indispensables pour les services d’urgences partout sur la planète. Cependant, connaissez-vous l’histoire de ces « postes médicaux avancés mobiles » ?
Le mot ambulance dérive du verbe latin ambulare qui signifie marcher, se déplacer et il appartient à la même famille linguistique que noctambule (marcher la nuit), somnambule (marcher pendant son sommeil) ou encore funambule (marcher sur un fil). De nos jours, nous prenons pour acquis qu’un pays qui possède un réseau dense et fonctionnel d’hôpitaux est à même de répondre rapidement à des situations impliquant un ou des blessés devant être amenés aux urgences, donc de faire appel à une ou des ambulances. Cela n’a bien évidemment pas été toujours le cas puisque les premiers services ambulanciers officiels remontent à la fin du 18e siècle. Du point de vue de la rapidité d’intervention et du confort, nous allons voir plus loin que vous n’aimeriez pas être transporté en ambulance dans les années 1790…
À l’origine, un souci de porter secours aux blessés de guerre
Le domaine militaire est bien sûr à l’origine de nombreuses inventions qui ont été transposées par la suite à celui de la santé. C’est le cas de l’ambulance puisqu’il faudra attendre 1794 pour voir apparaître un véhicule spécifique aux transports des blessés de guerre. On doit donc les premières ambulances officielles au baron Dominique-Jean Larrey, chirurgien en chef de la Grande Armée sous Napoléon 1er.
À noter qu’un confrère du baron Larrey, le baron Pierre-François de Percy, pensa à transporter directement une
De l’autre côté de l’Atlantique et 70 ans plus tard, un autre chirurgien-chef du nom de William A. Hammond permit à de nombreux blessés de survivre sur les champs de bataille de la guerre civile aux États-Unis. En 1862, Hammond concevra et fera construire des ambulances-wagons spécialement dédiées à transporter les soldats blessés. Ils furent les premiers véhicules en Amérique du Nord spécialement imaginés et conçus dans l’objectif unique de soigner les blessés de guerre.
Et dans le civil ?
Le premier service d’ambulance civile fut mis en place en 1865 aux États-Unis par le Commercial Hospital de Cincinnati. Quatre ans plus tard, le Bellevue Hospital de New York s’équipa lui aussi. Le temps de réponse était de 30 secondes et l’ambulance était tirée par plusieurs chevaux. Le kit d’appareils de première réponse incluait des attelles, une pompe à estomac, de la morphine… et du brandy (!). À peu près dans les mêmes années, Londres démarra un service d’ambulance pour le transport des malades de la variole. Le service « général » d’ambulance fut lancé à Londres en 1887 sous le nom de St John Ambulance Brigade, d’ailleurs toujours en activité au moment d’écrire ces lignes, il existe dans plusieurs pays du Commonwealth. Quant à Paris, c’est en 1880 que le docteur Nachtel crée « un service d’ambulances médicalisées destinées au transport des blessés sur la voie publique ». Deux ans plus tard, la Ville lumière fera elle aussi face à une épidémie de variole et mettra en place le Service des ambulances municipales.
Au Canada, c’est à Toronto (à l’époque nommée Town of York) que le premier service d’ambulance vit le jour… et c’était assez tôt, soit en 1832. Le choléra faisait rage dans cette ville qui atteignait à peine 10 000 habitants (205 morts du choléra en 1832). En 1881, c’était au tour du Toronto General Hospital de démarrer un service d’ambulance. Il est difficile de trouver la date de création du premier service d’ambulance au Québec, mais la Coopérative des Paramédics du Grand-Portage fournit une photo sur son site internet d’une des premières ambulances de la Belle province.
Les ambulances à moteur, quand les kilomètres-heure et la taille comptent
Illustration du nouveau design d’ambulance proposé par une équipe du Royal College of Art de Londres en partenariat avec le NHS London et la University of the West of England.
Au fil des années, c’est le modèle de la cabine haute qui sera le plus adopté par les différents pays pour des raisons évidentes d’espace. Toutefois, le volume disponible d’une ambulance n’est clairement pas le seul critère important concernant la commodité du véhicule, tant pour le personnel médical que pour que les patients. C’est en partant du constat que l’aménagement intérieur des ambulances avait évolué par adaptations et n’était pas assez pratique qu’une équipe de recherche anglaise basée à Londres a proposé de repenser le design d’une ambulance de A à Z. Gianpaolo Fusari et son équipe ont acheté une vieille ambulance en Australie et l’ont complètement démontée afin de réaménager l’intérieur. Le projet est issu du Royal College of Art (Helen Hamly Centre for Design) en partenariat avec le NHS London et la University of the West of England. Voici une courte explication du projet en vidéo.
Dans le futur, d’autres moyens de transport ou d’aide d’urgence ?
Au-delà des véhicules d’urgence sur roues, les ambulances se déclinent bien sûr en hélicoptères ou en bateaux, les premiers étant bien sûr utilisés dans des cas où le ou les blessés doivent être transportés très rapidement à partir de lieux difficilement accessibles et les deuxièmes dans des cas d’urgence en mer. Toutefois, il existe des projets visant à imaginer des véhicules
Au-delà de l’histoire de ces véhicules sauveurs de vies, il ne faut pas oublier qu’ils sont opérés par du personnel passionné et compétent. Le métier d’ambulancier ou d’ambulancière n’est pas facile et il faut des personnes capables d’endurer un fort stress tout en gardant bien sûr leur sang-froid et leur professionnalisme. Voici le descriptif des services ambulanciers sur le portail Santé Mieux Être du ministère de la Santé du Québec. À noter que dans la Belle province, les techniciens ambulanciers paramédicaux sont les seuls professionnels de la santé sans ordre professionnel.
Saviez-vous que ?
Auteur :Jérémy Bouchez Hinnovic.org