Crédit : Max Planck Institute
On parle de plus en plus de manger des insectes, mais que diriez-vous d’avaler un robot-insecte ? Pas pour vous nourrir bien sûr, mais pour effectuer des microchirurgies sur certains de vos organes internes ou encore pour transporter des médicaments à des endroits précis dans le corps.
Des chercheurs du Physical Intelligence Department de l’Institut Max Planck à Stuttgart en Allemagne viennent de rendre public un prototype de robot de seulement 4 mm constitué de particules magnétiques insérées dans un élastomère pouvant supporter de fortes déformations. À l’aide d’un champ magnétique, il est ainsi possible de déformer et donc de guider à distance le minirobot dans des zones avec beaucoup de relief, mais aussi de le faire nager dans du liquide, de le faire sauter, ramper ou encore de lui faire transporter un objet. Pour concevoir ce robot, les scientifiques et ingénieurs se sont directement inspiré des modes de déplacement et de locomotion de plusieurs espèces vivantes comme les larves de coccinelle, les chenilles, les méduses et même les spermatozoïdes.
Il s’agit ici d’un cas exemplaire d’une innovation en santé utilisant le biomimétisme, « cette démarche qui consiste à adapter les solutions innovantes et efficaces qui ont émergé dans la nature », comme nous le spécifions en 2015 sur Hinnovic dans ce billet intitulé Biomimétisme et innovations en santé : les solutions sont dans la nature.
L’équipe de l’Institut Max Planck a déjà testé avec succès le millirobot en utilisant une réplique synthétique d’un estomac humain et en le faisant évoluer dans des tissus de poulets. À terme, le professeur Metin Sitti et ses collègues espèrent que ce robot fera partie intégrante des outils disponibles aux chirurgiens pour effectuer des opérations non invasives dans des régions du corps difficilement accessibles ou pour administrer des médicaments d’une manière plus efficace.
L’équipe de recherche a publié un article dans la prestigieuse revue Nature disponible ici : https://www.nature.com/articles/nature25443
Voici une explication en vidéo sur la chaîne Youtube de l’Institut Max Planck :
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