Le « Saint-Graal » de la détection des cancers. C’est ce que nous titrions l’année dernière à propos des promesses de la biopsie liquide dans une section de billet dédié au 2015 MIT Breakthrough technologies.
Chaque année se tient le congrès de la American Society of Clinical Oncology. La biopsie liquide a fait parler d’elle lors de l’édition 2016 de cet événement qui réunit les meilleurs chercheurs en oncologie, ainsi que les entreprises les plus en pointe en matière de traitement et de détection des cancers.
La société Guardant Health a présenté les résultats d’une étude majeure (Guardant360) basée sur 15 000 échantillons de sang collecté auprès de personnes atteintes de plusieurs types de cancer, incluant le cancer du poumon, du sein ou le cancer colorectal. Pour près de 400 patients, une biopsie de tumeur était également disponible permettant de comparer les résultats issus de la prise de sang et ceux de la biopsie. Comme le rapporte le New York Times, dans cet échantillon de patients, si une mutation génétique impliquant le développement d’une tumeur était détectée à l’aide de la biopsie classique, elle l’était également par l’intermédiaire de la prise de sang dans 94 % des cas. Guardant assure couvrir 70 types de mutations génétiques reliées à des cancers, pour un test qui est facturé 5 800 $ (USD).
Des progrès doivent encore être réalisés dans ce domaine qui est présenté comme une percée majeure dans la détection précoce des cancers et des tumeurs. Il est évident qu’il s’agit aussi d’une lutte commerciale sachant que, selon l’OMS, « les cancers figurent parmi les principales causes de morbidité et de mortalité dans le monde et que le nombre de nouveaux cas devrait augmenter de 70% environ au cours des deux prochaines décennies ». Malgré la nécessité de détecter les cancers de plus en plus tôt, ne doit-on pas regretter que beaucoup de temps et d’argent soient investis dans le traitement des cancers au détriment de la prévention de ceux-ci ?
Jérémy Bouchez
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