Crédit photo : mezinecreation via Flickr
Il y a 120 ans, la première forme stable de l’acide acétylsalicylique était créée par Felix Hoffmann, un chimiste allemand qui travaillait pour l’entreprise Bayer. Le mérite d’Hoffmann, en ce 10 août 1897, est d’avoir continué les travaux d’un chimiste strasbourgeois du nom de Charles Frédéric Gerhardt. Ce dernier est le premier à avoir réussi à synthétiser l’acide acétylsalicylique à partir de l’acide salicylique, un composé que l’on retrouve dans certaines plantes comme la Reine-des-prés et surtout un arbre: le saule ! Eh oui, le nom scientifique vient de là.
En fait, les propriétés analgésique (antidouleur) et antipyrétique (diminution de la fièvre) de l’écorce du saule sont connues depuis l’Antiquité. Cependant, les effets secondaires les plus importants des substances à base d’acide acétylsalicylique étaient difficiles à éliminer, notamment les brûlures d’estomac causées par le salicylate de sodium.
L’aspirine est aussi un antiagrégrant plaquettaire, c’est-à-dire que le médicament empêche la coagulation du sang. De plus, plusieurs études suggèrent qu’associé à d’autres médicaments, l’acide acétylsalicylique aurait des vertus préventives contre les maladies cardiovasculaires.
Hoffmann a donc inventé un produit pur, stable et non thermolabile. L’entreprise Bayer n’a au début pas saisi l’importance de cette découverte, mais a par la suite réalisé les enjeux importants derrière le produit qu’elle nommera « aspirin ». À noter qu’en 2000, une recherche publiée dans le British Medical Journal a suggéré que c’est en fait le supérieur hiérarchique d’Hoffmann, Arthur Eichengrün, qui eut l’idée du procédé permettant de synthétiser l’acide salicylique (Sneader, 2000). Bayer a depuis toujours réfuté ce fait.
Jérémy Bouchez
RÉFÉRENCES
Sneader, W. (2000). The discovery of aspirin: a reappraisal. BMJ, 321(7276), 1591‑1594. https://doi.org/10.1136/bmj.321.7276.1591
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