Nous baignons dans un océan sonore
1 million d’années de vie en bonne santé perdus suite à la morbidité, à des invalidités ou à une mortalité prématurée. C’est, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, 2011)
Des impacts importants sur la santé
Cependant, la pollution issue du bruit n’est pas nécessairement le fait d’une intensité sonore élevée. En effet, tout le monde a déjà subi la gêne occasionnée par un bruit faible ou répétitif la nuit ou dans un environnement silencieux comme un chien qui aboie, un ventilateur de condenseur de climatisation l’été ou même le tic-tac d’une horloge pour certain. Ce type de désagrément sonore peut-être aussi, voire plus gênant que le bruit d’un camion passant de jour sur une grande avenue. Comme le mentionne cet article du site de l’émission La vie en vert, « on doit tenir compte de ce qui est ressenti : à partir du moment ou un bruit gêne, dérange ou perturbe le bien-être normal, on est en présence de pollution sonore ».
Des solutions simples aux solutions plus complexes
Alors que faire pour réduire le plus possible les impacts de ce problème de santé publique? Premièrement, nous sommes autant récepteurs qu’émetteurs de bruits. Il revient donc à chacun de prendre des décisions visant à limiter son impact sonore. Cela peut-être en isolant phoniquement son propre logement (surtout faisable en tant que propriétaire) ou en portant attention aux habitudes de nos voisins. En effet, la réduction de notre propre pollution sonore commence par le respect d’autrui. Il est bon également de « savoir s’écouter » par les nuisances des autres. Si on porte plus attention aux bruits qui nous indisposent, on sera plus susceptibles de ne pas reproduire le même comportement, par exemple en baissant sensiblement le volume sonore de la musique en voiture, surtout l’été quand les fenêtres sont grandes ouvertes, tant celles du véhicule que celles des logements. On peut apprécier écouter de la musique, mais on n’a pas le droit de l’imposer aux autres.
Interpeller nos élus
Il ne faut pas négliger l’importance d’une législation visant à réduire la pollution sonore. Quand on peut faire face à une amende conséquente ou à un jugement pour non-respect d’un règlement ou d’une loi visant à diminuer la pollution sonore, on réfléchit à deux fois avant de mettre de côté son savoir-vivre. Au Québec, il existe des lois et règlements visant à protéger l’environnement contre les pollutions sonores notamment dans la loi sur la qualité de l’environnement. Toutefois, le Regroupement québécois contre le bruit dénonce le retard de la province en matière d’arsenal législatif en matière de lutte à la pollution sonore. Si vous estimez que vous êtes victime d’une pollution sonore, voici la page du Ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques qui vous explique les recours et démarches envisageables.
Le rôle central des fabricants et concepteurs de produits en matière de design et d’innovation
Les lois et règlements doivent aussi être renforcés du côté des fabricants. Nous n’arriverons pas à réduire la pollution sonore sans l’implication totale des fabricants et des concepteurs de produits. Soit le milieu industriel comprend l’importance d’innover et de créer des produits moins bruyants, soit il faut le contraindre à inclure la composante sonore dans tout projet industriel. Des efforts ont été faits dans certains domaines, comme celui du transport aérien. Les avions récents sont en moyenne 75 % moins bruyants qu’aux premiers temps de l’aviation à réaction, mais les riverains proches des aéroports sont toujours autant mécontents. En cause, l’augmentation constante du trafic aérien mondial. Finalement, la pollution sonore engendrée par le trafic automobile est un enjeu majeur. Dans ce secteur, les innovations nécessaires touchent autant à la conception des moteurs, au revêtement des routes, qu’aux dispositifs antibruit mis en place aux abords des routes et autoroutes. Au bout du compte, le fonctionnement du moteur (à explosion, rappelons-le!), l’écoulement de l’air et surtout le frottement des pneus sur le revêtement occasionnent un niveau sonore moyen de 80 dB en ville et d’avantage aux abords d’une autoroute. L’apaisement de la circulation routière passe par la diminution de la vitesse et de la quantité de véhicules se déplaçant, l’amélioration de la technologie du moteur (voire son abandon…) et la promotion de transports actifs. Alors que la population mondiale est de plus en urbaine, réduire les déplacements en voiture ou en camion permettrait de diminuer la pollution sonore tout comme la pollution atmosphérique, deux tueurs importants qui résultent de notre dépendance à l’automobile.
Auteur : Jérémy Bouchez Hinnovic.org
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