Les aides techniques se définissent comme « tout item, pièce d’équipement ou produit, acquis commercialement, modifié ou personnalisé, et utilisé pour augmenter, maintenir ou améliorer les capacités fonctionnelles des individus ayant une incapacité » (Scherer, 2002). Le but recherché est de permettre à ces gens de vivre de la façon la plus autonome possible, en facilitant l’accomplissement des tâches quotidiennes ainsi que l’accès à l’éducation, l’emploi, les loisirs, etc. Les chaises roulantes, marchettes, appareils auditifs, aides mémoire électroniques, outils de communication pour palier aux incapacités auditives ou visuelles sont autant d’exemples d’aides techniques. En 2001, aux États-Unis, on répertoriait plus de 27,000 produits différents utilisées à la maison, au travail, à l’école, dans les transports et les lieux publics (Scherer, 2002).
Aussi utiles et indispensables soient-elles, les aident techniques soulèvent un certain nombre d’enjeux pour les innovateurs, les professionnels de la santé, les décideurs et les utilisateurs.
Pour les innovateurs
Les aides techniques ne remplissent pas toujours les fonctions précises que recherchent les utilisateurs potentiels.
Les charges symboliques associées aux aides techniques peuvent en limiter l’adoption et par conséquent freiner l’innovation technologique dans des domaines importants (Tailliez et al., 2007).
Pour les professionnels de la santé
Les ressources humaines nécessaires pour soutenir l’adoption d’aides techniques et leur juste utilisation sont limitées (voir la présentation d’Archana Sengole dans ce dossier du mois).
Les taux d’abandon d’aides techniques demeurent élevés (Scherer, 2002).
Pour les décideurs
Les dépenses publiques en matière d’aides techniques sont vouées à une augmentation certaine avec le vieillissement de la population (NSH, 2007).
Pour les utilisateurs
Les aides techniques, souvent testées en laboratoire, ne répondent pas toujours aux besoins réels des personnes ayant des incapacités.
Celles-ci doivent apprendre à utiliser les aides techniques, mais également à les incorporer dans la vie de tous les jours.
Elles doivent également apprendre à vivre avec les charges symboliques associées à l’utilisation d’aides techniques (Bender-Pape, 2002).
Avec l’aide précieuse de ses collaborateurs, Hinnovic examine de plus près ce domaine technologique peu connu du grand public, mais qui façonne pourtant le quotidien d’un nombre considérable de citoyens. Bonne lecture!
Auteur : Myriam Hivon, Ph.D.
RÉFÉRENCES
Bender-Pape, T. L., Kim, J., Weiner, B. (2002) The shaping of individual meanings assigned to assistive technology: a review of personal factors. Disability and rehabilitation, 24 (1/2/3): 5-20.
Nordic Cooperation on Disability Issues (2007) Provision of Assistive Technology in the Nordic countries. Rapport publié par le Nordic Centre for Rehabilitation Technology, May 2007.
Scherer, M.J. (2002) The change in emphasis from people to person: introduction to the special issue on Assistive Technology. Disability and rehabilitation, 24 (1/2/3): 1-4.
Statistique Canada (2008) L’Enquête sur la participation et les limitations d’activités de 2006 : Profil des appareils et des aides spécialisées pour les personnes ayant des incapacités. No 89-628-X no 005.
Tailliez, S., Lehoux, P., Urbach, D., Miller, F., Battista, R. (2007) Shaping the Future of Health Innovation Research in Canada. Cahiers du G.R.I.S., Université de Montréal, mai 2007. N07-01.
Comments