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Prévention du suicide : agir en amont au service de la vie

Dernière mise à jour : 24 mars 2020


Suicide-OMS-m

Mettons cette statistique en perspective : les suicides concernent 804,000 personnes dans le monde, c’est donc comme si tous les habitants d’une ville de la taille d’Ottawa se donnaient la mort tous les ans avec une prédominance d’hommes, puisque ceux-ci se suicident 2 fois plus que les femmes avec 15 suicides pour 100,000 hommes en comparaison de 8 suicides pour 100,000 femmes. De plus, le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-29 ans selon les données de l’OMS.

Il existe de fortes disparités entre les classes sociales et les groupes d’âge, mais aussi entre les pays. La carte interactive ci-dessous dresse un portrait de la situation dans chaque pays en 2012 par rapport à la statistique sur le taux de suicide en 2000. Ainsi, on note que la Corée du Sud affichait un taux de près de 29 cas pour 100,000 habitants en 2012 (le plus élevé des pays de l’OCDE), alors que l’Arabie Saoudite s’approchait du zéro (0,4 cas pour 100,000 habitants). Il est important de mentionner qu’une partie des statistiques relatives à la mortalité par suicide sont issues de méthodes de modélisation appliquées à des pays qui ne possèdent pas de données d’état civil de bonne qualité. L’OMS mentionne d’ailleurs dans son rapport sur la prévention du suicide que «seuls 60 états disposent de données d’état civil de bonne qualité pouvant être directement utilisées pour estimer les taux de suicide» (voir à la page 19 du document PDF).

Qu’en est-il au Canada et au Québec?


OECD_suicide_rate_CDN

Mort par suicide en 2011 pour 100,000 personnes dans les pays de l’OCDE (normalisé selon l’âge). On notera le facteur 10 entre le pays ayant le taux de suicide le plus bas (Grèce) et celui ayant le taux le plus élevé (Corée du Sud).


Selon l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), le taux de suicide au Canada était proche de 11/100,000 en 2011. L’OMS quant à elle rapportait un taux de 9,8 en 2012. Comme le graphique ci-contre le montre (cliquez pour agrandir), le Canada se classait légèrement en dessous de la moyenne de l’OCDE en 2011 (11,1 versus 12,4). À noter qu’il existait en 2011 un facteur de 3,5 entre le taux de suicide en Grèce et celui au Canada. Concernant la Grèce, il serait d’ailleurs pertinent de vérifier dans le futur l’évolution du taux de suicide dans ce pays aux prises avec une politique d’austérité économique drastique.

Au Québec, le taux de suicide était de 13,7 en 2011 (tous sexes et âges confondus) selon les plus récentes données disponibles dans le rapport de l’Institut national de santé publique ‘’La mortalité par suicide au Québec : 1981 – 2011’’. Pour plus de détails concernant les données du taux de suicide au Québec, je vous invite à lire ce très bon billet sur le blogue de Jeanne Emard.


Taux_suicide_Québec_INSPQ_2011

Taux ajusté1, 2 de mortalité par suicide selon le sexe, ensemble du Québec, 1981 à 20113.


  1. Taux ajusté selon la structure par âge, sexes réunis, de la population du Québec en 2001.

  2. Moyennes mobiles calculées sur des périodes de trois ans.

  3. Données provisoires 2011 du Bureau du coroner du Québec.

Une forte disparité hommes-femmes

Comme on peut le voir dans le graphique de l’INSPQ, il y a 3,5 fois plus d’hommes que de femmes qui s’enlèvent la vie au Québec. L’OMS note que «ce rapport élevé hommes/femmes est néanmoins un phénomène principalement observé dans les pays à revenu élevé, où, en 2012, le rapport des taux de suicide standardisé selon l’âge était de 3,5». Ce rapport est près de 2 fois inférieur dans les pays à faible revenu (voir rapport de l’OMS, page 20). La prévention, le moyen le plus efficace pour lutter contre le suicide

On ne le répétera jamais assez, le suicide est évitable. Considéré par beaucoup de spécialistes comme faisant rarement partie des priorités dans les politiques de santé publique, le suicide est pourtant un drame qui affecte les familles et les communautés ayant perdu un être cher. C’est une plaie qui restera ouverte durant toute une vie. Pourtant, l’efficacité des politiques de prévention de suicide n’est plus à démontrer, tant à l’échelle mondiale que locale. Il s’agit également d’inclure tous les acteurs concernés. Pour Margaret Chan, directrice général de l’OMS, «une prévention sans faille passe nécessairement par l’adoption d’une approche multisectorielle et globale du suicide impliquant toutes les parties prenantes et tous les secteurs concernés.»

Agir ou se faire aider

Si vous avez besoin d’aide urgente, il faut absolument faire appel à des personnes ressources qui pourront grandement vous épauler et qui sont formées pour cela. Les discussions se font toujours dans l’anonymat.

Au Québec : composez en tout temps et sans frais le 1 866 APPELLE (277-3553) – Consultez également la liste des ressources en région ici

En France : composez en tout temps le 01 – 45 – 39 – 40 – 00 (Suicide écoute)

En Belgique : composez en tout temps le 0800 32 123 – Site internet ici

Finalement, si vous désirez aider et vous impliquer, je vous invite à visiter le site internet de l’Association québécoise de prévention du suicide qui regorge d’informations pour obtenir de l’aide, aider un proche ou s’impliquer dans un projet.

Auteur :Jérémy Bouchez Hinnovic.org

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