Quand « les autoroutes de l’information nerveuse » ne sont plus protégées
Comme un câble de transport de données dont on attaquerait la gaine de protection, la sclérose en plaques se caractérise par une inflammation de la myéline, une substance graisseuse entourant les fibres nerveuses et les protégeant. Il se crée alors un durcissement ou la destruction de la couche protectrice
Les causes de la maladie sont encore méconnues, en particulier les raisons qui poussent le système immunitaire à libérer des substances pour attaquer la myéline. Les spécialistes pensent que « le mode de vie ainsi que des facteurs environnementaux, génétiques et biologiques contribueraient à l’apparition de la sclérose en plaques », comme le mentionne sur sa page la Société canadienne de la sclérose en plaques.
Malgré le fait qu’il n’existe pas encore de traitements pouvant guérir les patients atteints de sclérose en plaques, la médecine moderne permet de limiter les impacts par l’intermédiaire de plusieurs approches :
Les traitements non médicamenteux consistent principalement en des séances de kinésithérapie voire même de yoga kinésithérapique visant à améliorer l’équilibre du patient, à renforcer certains muscles, à lutter contre la spasticité qui est une réaction exagérée et permanente du tonus musculaire ou encore à mieux contrôler les muscles sphinctériens. Les malades peuvent aussi renforcer leurs muscles à l’aide de séances d’isocinétisme, c’est-à-dire de la rééducation assistée par une machine, présentée ici dans cet article sur la sclérose en plaques sur le site français Allô Docteurs.
Les traitements médicamenteux, quant à eux, visent soit à ralentir les poussées entre les phases de rémissions, soit à moduler ou déprimer le système immunitaire. Dans le premier cas, le patient se voit prescrire des corticostéroïdes, qui agissent comme anti-inflammatoires. Dans le deuxième cas et pour simplifier, il s’agit d’empêcher le système immunitaire de s’attaquer à la myéline en réduisant fortement son action de défense de l’organisme. Bien sûr, cela entraîne des conséquences négatives compte tenu du fait qu’on diminue fortement la présence dans le sang des leucocytes (aussi appelé globules blancs), qui représentent la défense de l’organisme face aux virus ou encore aux cellules cancéreuses. À noter que le Sativex (Nabiximols aux États-Unis) est un médicament à base de cannabis qui permet de lutter contre la spasticité ou encore la vessie hyperactive. Il est cependant encore non commercialisé dans certains pays à cause de son statut de stupéfiant.
La recherche fondamentale est très active afin de mieux comprendre les origines de la maladie et d’en limiter les effets. Ces dernières années, plusieurs équipes de recherche ont annoncé des « découvertes majeures » comme celle du Centre de recherche du CHU de Québec-Université Laval, celle de l’Université de la Colombie-Britannique (sur la cause génétique) ou encore du côté du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).
Jérémy Bouchez
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