Crédit : AAAS
Sera-t-il bientôt possible de mesurer et d’enregistrer notre rythme cardiaque par l’intermédiaire d’une sorte de pansement fonctionnant grâce à des nanoparticules ? C’est en tout cas ce à quoi travaille une équipe de recherche sud-coréenne de la Seoul National University.
L’idée a émergé des cerveaux de Dae-Hyeong Kim et de son équipe après avoir constaté que les nouvelles technologies visant à récupérer des données physiologiques sont inadéquates dans les situations où le patient a besoin d’étirer ses membres (ce qui crée un étirement de la peau) 0u lorsque des mouvements importants sont nécessaires. Il en résulte une difficulté à récupérer les données et à les garder en mémoire. De plus, les appareils comme les montres, les bracelets ou même les bandelettes adhésives ne sont pas assez proches de la peau pour enregistrer correctement les données du rythme cardiaque.
L’équipe coréenne pense avoir résolu ces difficultés en mettant au point un pansement composé de nanoparticules d’or sur un film transparent en silicone très flexible. Pour résumer très simplement, ils sont parvenus à imprimer le micro circuit sur la pellicule en utilisant la méthode de Langmuir-Blodgett qui « permet de transférer des monocouches amphiphiles de l’interface air-eau sur une interface air-solide ». Cela permet de copier le circuit sur le film avec une épaisseur extrêmement faible. Collé sur la peau, le capteur est divisé en trois parties : une zone qui enregistre les battements cardiaques (à gauche sur la photo), une zone au milieu qui amplifie le signal et enfin un panneau (à droite sur la photo) qui permet de garder l’information en mémoire (pour les curieux, il s’agit de la technologie CTFM pour Charge Trap Flash Memory en anglais). Les données enregistrées étaient encore récupérables 6 heures après la mesure du rythme cardiaque.
Assez de jargon technique, passons à l’utilité potentielle de cette innovation. Selon l’équipe coréenne, cette technologie pourrait en premier permettre de concevoir des capteurs extensibles afin de mieux mesurer et enregistrer une multitude de données physiologiques. Le fait d’avoir une technologie aussi versatile pourrait révolutionner la médecine personnalisée selon les auteurs.
Indépendamment de la prouesse technologique, on peut se questionner sur la réelle utilité de cette innovation dans le domaine de la santé, ou plutôt sur l’utilisation de celle-ci dans des champs d’applications qui n’ont rien à voir avec la santé. De plus, des questions d’éthique se posent forcément en parallèle. Non seulement par le fait que des données personnelles soient collectées, mais aussi enregistrées sur un support numérique. Finalement, quid de la vie privée ? En effet, il s’avère déjà très difficile de ne pas laisser de « traces numériques » en 2016, mais cette technologie qui pourrait potentiellement permettre de surveiller notre rythme cardiaque ne va pas dans le sens d’un meilleur contrôle de notre intimité.
Voici une explication de la technique de production de ce pansement électrocardiographe :
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